Sommaire
Imaginer une rénovation régénératrice
Et si la rénovation du bâti devenait fondatrice d’un nouveau monde régénératif, ancré dans la biorégion ? Et si la rénovation du bâti créait une économie circulaire qui génère de l’emploi local autour des matériaux biosourcés et réemployés qui viennent du territoire ? Et si la rénovation du bâti deviendrait un mécanisme pour que chacun.e trouve sa place au bon endroit ? Et si on se rassemblait autour de ces enjeux complexes pour utiliser notre imagination et notre intelligence collective pour co-créer une culture régénératrice qui nous permet à développer des solutions régénératives là où nous sommes, avec ce que nous avons et les personnes qui sont présentes ?
Au cours d'une année, le désir de travailler sur ces questions a émergé dans notre communauté locale - une ville médiévale, située dans l'espace frontalier entre deux territoires ayant chacun leur propre identité culturelle, nichée entre trois collines, le long d'une rivière alimentée par deux courants, dans l'espace entre la terre et la mer, dans la partie nord du Finistère, en Bretagne. Abritant un mélange dynamique d'artistes, d'écrivains, de musiciens, de citoyens engagés dont les opinions politiques opposées s'expriment avec ferveur dans l'espace public, c'est un terreau fertile pour les initiatives qui conduisent les transitions sociales et écologiques.
Un défi majeur
La rénovation bas carbone du bâti est sans doute un des plus grands défis de la transition écologique et solidaire des prochaines années.
Aujourd'hui, le parc bâtiment représente près de 30 % des émissions de dioxyde de carbone en France, un contributeur majeur au changement climatique. A l'échelle des ménages, en hiver les déperditions de chaleur impactent lourdement les factures énergétiques, en été le manque de performance thermique porte de plus en plus le risque de surchauffement. Selon les sondages, il y a un décalage entre les besoins des ménages et les types de logements qu’ils habitent - trop grands, trop petits, dans le mauvais endroit. En campagne, le désir des citadins de s’établir plus proche de la nature met la pression sur le marché immobilier et augmente les prix à des niveaux de plus en plus inaccessibles aux résidents. Ceux qui s'engagent à la rénovation zéro-carbone découvrent assez vite qu'au-delà du côté technique et financier, leur projet touche aussi au social, le contexte de la rue, du quartier, les besoins des voisins. La rénovation de maison mitoyenne ou de copropriété est un challenge d’ordre supérieur, à la fois impossible, trop de parties à se mettre d’accord sur un investissement à long terme.
Une question de collectivité
Le décalage entre les besoins individuels, leur répartition géographique et la nécessité de rénover les bâtiments revêt de nombreuses dimensions.
Il concerne notamment les questions de justice sociale, de finances, de relations de pouvoir, de voisinage, de conscience écologique et sociale, de culture, d'appartenance, d'habitudes et d'habitats, de compétences sociales et techniques, de matériaux de construction. Un sujet complexe qui touche au cœur des valeurs de nos communautés. Un sujet qui nous invite à imaginer et à définir : Comment voulons-nous vivre, aujourd'hui et demain ? Comment pouvons-nous utiliser le besoin universel de connexion comme levier de transformation autour des questions de rénovation et d'aménagement du territoire ? Comment pouvons-nous nous rassembler dans nos communautés pour activer ce potentiel ?
À la recherche de collaborateurs
À l'époque, notre base était encore au Royaume-Uni, alors comment allions-nous entamer la conversation avec la communauté ? Comment trouver des collaborateurs ?
Nous avons commencé par lancer des invitations dans des groupes Facebook locaux et par courrier électronique à un certain nombre d'acteurs locaux tels que l'administration municipale, les dirigeants politiques, les citoyens engagés et les associations. Résultat : beaucoup de réactions positives, mais personne ne s'est porté volontaire pour monter à bord. Sauf un. Un artiste local travaillant avec des matériaux recyclés est revenu avec un message simple : Je suis partant ! Notre première réunion en ligne a montré l'importance d'apprendre à suivre le courant et à accepter le potentiel créatif des différentes perspectives et même des malentendus.
Définir l'idée du projet
Le mot "véhicule" dans l'invitation au projet avait attiré l'attention de notre nouveau partenaire. Mais sa compréhension était très différente de celle que nous avions à l'origine.
L'idée était de s'engager dans un programme de prototypage en utilisant les outils de la théorie u, en étant clair sur notre intention et ouvert sur le résultat. Cependant, la perspective d'organiser une série d'"ateliers d'intelligence collective" n'inspirait pas du tout mon partenaire de projet. Au contraire, ils ont ressenti le besoin évident d'un projet concret pour impliquer les populations locales. C'est ainsi qu'est née l'idée de "Ti-MX" : une petite maison qui se déplace sur terre et sur l'eau, entièrement construite à partir de matériaux naturels, de réutilisation et de déchets disponibles dans le Pays de Morlaix, construite dans un effort de collaboration par un groupe diversifié de citoyens et de professionnels de l'environnement bâti. Sa mission : Inviter les quartiers locaux à se connecter autour des questions de leur communauté et du logement en particulier.
Encourager l'imagination
Notre idée de projet a intrigué plusieurs conseillers municipaux qui nous ont rejoints un samedi après-midi pluvieux de février 2022 aux côtés d'un petit groupe de citoyens.
Un début prometteur qui nous laisse songeurs : Comment impliquer un cercle plus large de résidents ? Comment exploiter le potentiel créatif de nos communautés ? Comment rendre visibles les différentes idées que les résidents ont de notre "Ti-MX" ? Comment savoir quels matériaux sont facilement disponibles ? Nous avons décidé d'élaborer un court questionnaire posant des questions simples : Que signifie pour vous une vie simple et heureuse ? De quoi auriez-vous besoin dans une tiny house pour vivre confortablement ? Quels sont les objets que vous jetez régulièrement ? Si vous imaginiez votre maison ou votre entreprise sous forme de "Ti-MX", à quoi ressemblerait-elle ?
Territoire Ti-MX
Nous nous sommes demandé comment nous pourrions donner vie à notre idée de projet sous une forme plus tangible. Et si nous pouvions créer un village entier de modèles Ti-MX - une boulangerie, un coiffeur, un café, un magasin de quartier ?
Et si ces maquettes participaient à un rallye public pour tester leur adéquation à l'utilisation de la terre et de l'eau ? Et si nous organisions des expositions de ces modèles dans les différentes communautés du Pays de Morlaix ? Nous avons invité un certain nombre d'entreprises et d'organisations à imaginer et à construire leur activité sous la forme d'une petite maison qui roule et qui flotte. Au cours de l'année, un certain nombre de ces modèles ont été construits et sont visibles sur le site web de Ti-MX.bzh.
Nos progrès sont lents, mais le voyage continue. Ce qui ressort, c'est l'importance de créer de l'espace pour nous-mêmes et les communautés qui nous entourent. Se concentrer sur l'intention. Accepter le rhytme naturel du projet. Surmonter nos inhibitions, sortir de notre zones de confort. Expérimenter et accepter l'échec. Abandonner nos propres idées, laisser la place aux autres. Reconnaître nos limites (temps, argent, sensibilisation) et continuer à avancer. Suivez le voyage dans cet espace.
Rôle
Nous avons co-initié l'idée et continuons à développer le projet et son équipe de bénévoles.
Équipement
- Engagement des Acteurs
- Ateliers participatifs
- Recherche-Action
Collaborateurs
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